Année C : mercredi de la 34e semaine ordinaire (litco34me.19)
Lc 21, 12-19 quelqu’un prendra votre défense
Le temps de l’Avent qui vient nous annoncera qu’une vierge enfantera un fils que l’on nommera Emmanuel, ce Dieu avec nous (Mt 1, 23). Le prophète Isaïe avait déjà annoncé qu’une vierge allait donner naissance à un enfant et cet enfant allait être Dieu avec nous (Is 7. 14). Ce nom signifie qu’un Dieu nous sauve, nous garde, nous instruit, nous donne une sagesse à laquelle nos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. Voilà l’essentiel de la bonne nouvelle.
Nous sommes à l'aurore de la croissance de Jésus en nous. Jésus pour nous rassurer devant le chemin exigeant d'être ses ambassadeurs (cf. 2 Co 5, 20), de lui rendre témoignage (Lc 21, 13) est sorti de son Père pour nous assurer de sa présence lorsque se présenteront à nous des temps difficiles. Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de votre défense (Lc 21, 14).
Mais ce «Dieu avec nous» (comme la salutation souvent entendue le Seigneur soit avec vous) qui nous a assuré de sa présence jusqu’à la fin des temps (cf. Mt 28, 20), qui se tient à la porte, qui frappe et qui entre pour souper avec nous si nous lui ouvrons la porte (cf. Ap 3, 20), ce Dieu qui prendra notre défense entrave-t-il notre autonomie ? Nous enlève-t-il notre liberté, revendiquée de toute part aujourd’hui ? En prenant notre défense, Dieu ne nous enlève pas notre autonomie. Il nous veut libres de choisir par nous-mêmes. Ces questions de privilégier notre autonomie surgissent de notre culture actuelle, mais non de la culture chrétienne.
Cette présence à nos côtés de Dieu, qui nous souffle des réponses, ne réduit pas notre autonomie, mais révèle plutôt notre identité. Au plus profond de notre être, nous appartenons à un autre. Notre autonomie n’est pas une autonomie recroquevillée sur soi. Quand nous vivons repliés sur nous-mêmes, nous perdons notre identité. Nous entrons dans une crise d’identité.
Vous connaissez l’expression : on n’est pas chrétien tout seul ou l’homme n’est pas une île. L’expression peut être entendue comme ensemble on est plus fort, on a plus de courage, on va plus loin. L’expression peut aussi être entendue comme la certitude que Dieu est toujours avec nous et spécialement au moment où l’on portera la main sur vous. Notre véritable identité chrétienne ne se trouve qu’en acceptant notre appartenance au Christ. Chrétiens, nous sommes des «orientés» vers Jésus. Il est le Dieu avec nous. Mais nous, sommes-nous avec lui ?
Jésus est «l’anti-échec». Le placer au centre de sa vie aux heures heureuses comme aux moments de témoigner de lui, c’est voir que le mal est vaincu, que nous en sommes vainqueurs. Le texte de Daniel lu précédemment mentionne que le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit et dont la royauté ne passera pas à un autre peuple. Le texte ajoute : ce dernier royaume pulvérisera et anéantira tous les autres, mais lui-même subsistera à jamais (Dn 2, 44).
Pour être chrétien en ces temps difficiles, il faut nous ouvrir à une révélation, celle d'un Jésus priant pour nous, portant avec nous nos souffrances, la tyrannie du rejet que nous pouvons subir à cause de lui, de notre foi. Si nos vies se passent dans cette assurance de ce que sa Parole nous dit, même si le chemin est rempli d'obstacles, nous contribuerons à faire advenir la bonne nouvelle. AMEN.
Autre réflexion sur ce passage :
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