Année B: Vendredi de la 31e semaine ordinaire (litbo31v.00)
Lc 16. 1-8 le gérant habile ou l’urgence à creuser par en dedans
Nous avons tous un jour eu a affronter ce que j’appelle un choc : maladie, épuisement, trahison, épreuve, faillite, divorce, perte d’emploi etc. Le choc est alors si fort qu’il peut se faire sentir par une douleur à la poitrine. Il génère une crise de panique, d’anxiété. Un sentiment de grand vide apparaît. C’est le cas de notre gérant. Sa vie vient de basculer. Pour éviter d’être moins que rien, de perdre la face, il a choisi un chemin habile, qui a fait l’éloge de son maître.
Ce passage de Luc nous lance un appel à revenir à l’essentiel. Revenir à l’essentiel après avoir reçu un choc qui nous fait mal, qui nous déboussole, nous humilie peut-être pour éviter de sombrer dans le désespoir. Revenir à son être profond, à son “essence”. Madame Claire dirait revenir à son âme, à son château intérieur (Thérèse d’Avila) Réhabiter avec soi-même comme habile moyen de survivre à un choc. Cette étonnante parabole est une invitation à ne jamais lâcher prise. Il y a des issues à un choc pour ceux et celles qui choisissent de retrouver le dedans, leur âme, leur essence. La vie n’est pas fatalité.
Ce matin, à travers cette parabole surprenante, invitation nous est faite à nous réveiller avec habileté à cette énergie de fils de lumière qu’aucun choc ne peut assombrir. Nous sommes honoré d’un titre que ni la lune, ni le soleil, ni les étoiles ne possède, que nous sommes à l’image de la beauté de Dieu, bénéficiaire de sa béatitude (Grégoire de Nysse) Grégoire de Nysse (4e siècle) Claire d’assisse (13 e siècle) Thérèse d’Avila (16 e siècle), toutes les écoles de psychologie sont là pour nous redire qu’aucun choc ne peut nous enlever toute la beauté qui est en nous. Je ne vois rien qu’on puisse comparer à la grande beauté d’un âme et à sa vaste capacité (Thérèse d’Avila)
Saint Paul nous a dit aux Corinthiens : vous êtes ce document écrit avec l’Esprit du Dieu vivant (2 Cor 3,3). Maître Eckhart, mystique dominicain, a répété toute sa vie que pour éviter de prendre une débarque à la manière de ce gérant, il nous faut nous débarrasser de notre moi tout-puissant pour redevenir vivant ( une âme vivante dirait-il) Si nous savions nous préoccuper plus des autres que de soi ( 2 Phil1,4), il serait plus facile de relativiser les chocs et leur impact dans notre vie. Si nous vivons en ennemis de la Croix ( des chocs ) nous marchons, vient de nous dire Paul, à notre perte.
Trouver les moyens pour être comme Madame Claire l’a écrite à Agnes les amants de nos âmes, serait faire preuve, surtout dans notre monde irréel comme je l’exprimais la semaine passée, d’une grande habileté. Réaliser qu’en nous habite celui qui est le Chemin est source d’une grande paix quand vient le temps des chocs. Et cela attire le regard et l’éloge du Maître de la vie. Mais cela exige aussi un regard contemplatif sur celui qui nous habite. Le regard furtif de notre monde, regard coup d’oeil en passant qui ne s’attarde sur rien, ne suffit pas.
A votre contemplation : nous sommes la maison que Dieu a construit. Aucun choc ne pourra la détruire si nous agissons comme des fils de la lumière. Ce mystère de vivre par le dedans, habile moyen pour nous éviter la désespérance - nous est proclamé dans cette eucharistie. Il y a dans ces paroles de la consécration mon corps livré pour vous ce mystère du dedans. Quel choc a dû être éprouvé par Jésus au soir du Jeudi saint ! Faisons mémoire de ce choc qui a donné naissance à un chemin de béatitude et de gloire. AMEN
ACCUEIL :
Il nous faut choisir entre se laisser abattre par les événements ou se retrousser ses manches et continuer autrement sa vie. Ce matin une page de Luc, invitation à ne jamais perdre courage, perdre espoir
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