Année B : Vendredi de la 30e semaine ordinaire (litbo30v.00)
Lc 14, 1-6 ne jamais passer à coté de la vie.
Nous connaissons bien l’expression : il n’a pas les deux pieds sur la terre. La réalité actuellement c’est l’irréel. Nous sommes tellement inondés, fascinés, attirés par la publicité qui nous plonge, de façon répétitive, constante dans l’irréel, que nous vivons presque sur une autre planète. Jamais n’avons nous vu autant de moyens mis en oeuvre par l’industrie de la publicité pour nous vendre ou acheter l’irréel. Nous sommes prisonniers d’un monde d’apparence. exemple : publicité électorale du parti libéral rajeunit de 10 ans la figure du premier ministre Le vrai, à l’intérieur ou à l’extérieur de nous, n’intéresse plus. Comme au temps de Jésus, nous passons à coté de la vie.
Jésus, ce Jésus incarné, est venu nous “ramener les deux pieds sur la terre”, nous ramener, nous ré-incarner dans tout ce qu’il y a de plus humain. Même un jour de sabbat, priorité est de venir en aide aux blessés de la vie et par la vie. Ne jamais oublier d’humaniser la vie ! Jésus est venu nous dire que toute religion, quelle qu’elle soit, qui passerait à coté de la vie, ne serait plus une religion. Un Dieu qui inviterait à agir ainsi, ne serait pas un Dieu. Impossible de vivre sa foi en passant à coté de la vie. Songeons ici à cette page admirable de Matthieu : j’avais faim, j’étais nu, malade ou en prison..
Jésus est venu nous dire que l’Évangile est dans la vie. En réagissant comme il le fait, même un jour de sabbat, Jésus nous trace tout un programme : ne passez pas à coté de la vie. Au centre de l’Evangile, au coeur de l’Evangile, il y a une entreprise de libération. Libérer la vie ! Le seul interdit qui existe dans l’Evangile est de refuser cette liberté divine que Paul exprime avec tant de conviction dans sa lettre aux Galates : c’est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés (Gal 5.1)
Que ce soit cette publicité qui nous plonge dans l’irréel, que ce soit la recherche de l’excellence -institut Fraser vient de publier une liste d’école les meilleurs - ici encore nous retrouvons le souci de paraître - liste qui a pour effet de démobiliser ceux et celles qui luttent, travaillent fort dans les milieux plus défavorisés, il y a rien de pire que le meilleur (Magdaleth). Cette page de Luc n’est pas d’un autre âge.
Luc, ce jour, nous présente un Jésus incarné qui ne cesse d’interpeller pharisiens et docteurs de la loi qui prétextant posséder le monopole de la vérité, refusent d’entrer en eux-mêmes, au pays de la vérité. La qualité de notre regard, du jugement que nous portons sur les autres révèle où son nos priorités : la pratique de la loi ou la pratique de l’Evangile dans la vie
La réalité- et quelle souffrance il ya la dedans- c’est d’observer que ceux et celles qui vont au-delà des apparences pour rejoindre ce qu’il y a de plus profond, de meilleur, n’attirent pas beaucoup l’attention.
Plusieurs aujourd’hui rejettent Dieu justement parce que le Dieu que nous leur avons montré passe à coté de la vie. Nous avons l’immense responsabilité d’insérer Dieu dans la vie.
A votre contemplation : je demande pour vous la clairvoyance qui vous fera discerner ce qui est important (1ere lecture) Dieu nous a confié une grande mission : la sienne. Il nous a confié d’être des docteurs de son Evangile, docteur de sa clairvoyance et de sa profondeur de vision sur notre manière d’agir. Oui il est permis d’agir comme Jésus. Une eucharistie pour marcher comme des fils de la lumière dont les pieds, profondément enracinés dans le réel de notre quotidien, éclairent la route de tous ces chercheurs de Dieu de tous ces chercheurs de cette profondeur qui ouvre sur la vraie liberté des fils et filles de Dieu. AMEN
ACCUEIL :
Ce matin, il me semble entendre la voix de Martin Porès, grand catéchèse dominicain, appelé de son vivant Martin de la charité, vous adresser ces mots de Paul : je rends grâce à Dieu, à cause de ce que vous faites pour l’Évangile. Que Dieu par cette eucharistie termine le travail qu’il a commencé en vous.
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