Année C: Vendredi de la 30 ième semaine ordinaire (litco30v.04)
Lc 14, 1-6 repas chez un pharisien guérison un jour du sabbat
Le plus beau titre de Jésus est celui, à mon sens, de Prince de la Paix. Mais ce Prince de la paix se transforme souvent en prince de la guerre tant il soulève tout sur son passage. Il est plutôt perçu dans ses gestes comme diabolique. Il apporte la "division".
Jésus un homme de paix ou homme de division ? Partout où il passe, Jésus semble ne soulever que division et opposition. Au lieu d'éteindre les foyers d'incendies, de conflits, Il les active. Les allument. Jésus n'éteint pas le feu. Il est plutôt un véritable incendiaire. Il met le feu partout sur son chemin. Il soulève colère, irritation. Bref, il est un homme recherché pour ses comportements incendiaires. Il divise la population..
L'étonnant semble que ce Jésus qui soulève tant d'opposition, c'est cela la bonne nouvelle.
Bonne nouvelle parce que Jésus ne vient pas renforcer les faux comportements mais nous offrir un regard lucide et sans complaisance sur nos comportements à double face.
Bonne Nouvelle parce que Jésus n'a pas peur de provoquer une crise au nom du gros bon sens. Il ne craint pas de percer les abcès. Mieux vaut pour Lui la vie, quitte à la vivre en situation de conflit plutôt qu'une fausse vie. Bonne nouvelle parce que face à un certain angélisme, fut-il celui de la pratique du sabbat, Jésus rappelle les dangers de ne rien pratiquer du tout.
Bonne nouvelle parce que nous savons combien les groupes humains comme nos familles peuvent devenir des foyers de conflits dont chaque membre s'efforce de taire pour éviter d'allumer un incendie.
Bonne nouvelle que cette page parce que Jésus est venu nous réveiller de notre passivité. Si nous voulons que l'Évangile progresse, commençons par retourner notre terre stérile et aride. Jésus ne persécute personne en agissant ainsi. Il ouvre nos regards sur la véritable justice.
À ceux qui l'écoute, Jésus rappelle que le premier combat est celui de la pureté des intentions. Est- il permis ? Les tensions quand elles sont révélées, mises en nues, manifestent un désir de progresser sur le chemin d'une vie en recherche d'authenticité. Jésus sait distinguer ce qui est vrai du faux. Il sait reconnaître la véritable vie de foi d'une fausse pratique de la religion. "Seigneur, je ne suis pas comme le reste du monde. Seigneur je ne suis pas digne " (LC 18,1-9) lisions-nous dimanche dernier. Le danger est toujours réel de nous cacher derrière une loi au lieu de risquer une vraie pratique de la loi.
Pour avoir été vrai, pour avoir mis à nu une vie mensongère, pour avoir dévoilé le non-sens d'une loi sans cœur, sans esprit, Jésus se fera lyncher. Il se fera passer au tabac, dirait les jeunes aujourd'hui. Jésus ne mourra pas dans son lit, d'une bonne mort. Il mourra pour avoir soulever tant de conflits autour de lui. Même sa famille l'a pris pour un fou. " Les siens partirent pour se saisir de lui car ils disaient, il a perdu le sens ". (Mc 3,31)
A votre contemplation: Les paroles de Jésus à vouloir faire éclater tout faux comportement vont au-delà de ce simple bon sens. Elles doivent nous interpeller, nous toucher pour nous éviter ici à l'intérieur de ces murs monastiques que règne entre nous un couvre-feu mortel, décrété par personne mais qui " nous empêche de guérir" (Acc), de progresser dans l'établissement de ce ciel sur terre entre nous. Évitons l'attitude des docteurs de la loi : " Ils gardèrent le silence ". Ensemble, sans trébucher marchons vers ce jour du Christ et devenons, par cette eucharistie louange de Dieu. AMEN
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