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ANNÉE C- TOUSSAINT 2025
Mt 5,1-12a a la joie de j'invite

Il n'y a pas un seul mot dans le Sermon sur la Montagne sur ce qu'il faut croire, seulement sur ce qu'il faut faire. Pour nous montrer le point central de sa bonne nouvelle dès son premier discours, Jésus et je cite le titre d'un livre du frère Roger de Taizé qui dit bien le sens de cette fête, déclare. À la joie, je t’invite.

Sur la montagne, assis au milieu de ses disciples, Jésus, infiniment, divinement heureux, prononce des mots qui surgissent du plus profond de son cœur. Des mots qui résonneront tout au long des évangiles comme un renversement total de voir la vie. Des mots d’une telle profondeur que nous en éprouvons toujours une ignorance savante (cardinal allemand du XVe siècle).

Les béatitudes ne sont pas « un beau texte ». Dans un de ses livres, Thomas Merton écrit - c’est un peu dérangeant- voici le livre, mais pas la recherche. Voici le chemin du bonheur, il reste à le chercher. Chaque fois que j’écoute ce passage, j’y découvre du neuf tant il est inépuisable. Il résonne toujours différemment en moi à la lumière de ce que je vis.

Chaque béatitude est une révélation de ce qui fait vivre Jésus qui donne de la valeur à ce qui est sans valeur. Chaque béatitude est une thérapie, une médication pour changer la direction à nos vies, celle de notre monde. L’esprit de notre société n’apprécie pas ce chemin.

Jésus ne fait pas qu’instruire ses disciples. Pour authentifier ce qu’il vient de dire, pour préciser clai-rement la mission qu’il souhaite pour eux, en descendant de la montagne, dit Matthieu, Jésus inaugure ce qu’est la vie de tout croyant. Il guérit un lépreux (Mt 8, 1-4), un serviteur malade à la demande du centurion romain (Mt 8,5-13), une belle-mère enfiévrée (Mt 8, 14-17). Tout ce qu’il fait est admirable (Mc 7, 37).

Jésus est un maître pour changer le négatif en positif. Il n’impose pas un chapelet d’interdits. Il ouvre aux privilégiés de son Royaume une espérance qui ne déçoit pas (Rm 5,5).

Le pape Léon vient d’affirmer dans sa récente exhortation apostolique sur les pauvres que de vivre les béatitudes, que de vivre comme Jésus est un acte quasi liturgique (Dilixi te # 61). Ces huit béatitudes sont des lieux, des épiphanies de la présence sacramentelle de Jésus (# 44). Elles sont un chemin pour nous débarrasser de l’esprit du monde, de nous défaire d’une mondanité spirituelle (Pape François).

Avec lucidité, Paul dans la lecture observe que nous sommes enfants de Dieu en s’empressant d’ajouter, mais cela ne paraît pas encore clairement dans notre comportement. Questions : Comment faire pour que notre cœur ne s’anesthésie pas ?  Voulons-nous, oui ou non, que l’accoutumance à cet appel s’empare de nos vies ? Sommes-nous tellement habités par Jésus que nos vies se fusionnent avec sa manière de vivre ? Les béatitudes répandent leur parfum par des gens heureux d’agir dans l’esprit de Jésus. C’est en prenant ce chemin que nous rendons le christianisme désirable. Que nous rendons notre Église, nos communautés chrétiennes désirables.

Ceux dont nous faisons mémoires, tous ces saints de l’ombre, cette foule immense, ont offert un che-min aux personnes en larmes, à ceux qui gisent par terre, aux étrangers en attente d’accueil chaleu-reux, aux gens venus d’ailleurs et qui ont besoin d’aide. Aujourd’hui ils sont réconfortés, rassasiés de justice, ils voient Dieu face-à-face, tel qu’il est et jouissent d’une eucharistie sans fin. AMEN.