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2025- C- dimanche de la 2^e semaine de Pâques (litcp02d.25)

Jn 20, 19-31 : baptisés pour devenir bonne nouvelle.

Ce qui caractérise notre époque est le doute. Est-ce vrai ou est-ce une fausse nouvelle ? Qui dit vrai ? Le doute se retrouve presque à chaque page de l’évangile. Dans sa prison Jean-Baptiste, le plus grand des enfants des hommes, n’est plus sûr de rien. Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? (Mt 11, 1-11). Zacharie a tellement douté qu’il en a perdu la voix. Marie a demandé comment cela se fera-t-il (Lc 1, 34) ? Les apôtres ont douté que Jésus terminerait sa vie sur la Croix. Cela ne t’arrivera jamais (Mt 16, 23). Ils n’ont pas cru les femmes leur annonçant avoir vu Jésus. Les disciples d’Emmaüs ont mis du temps à reconnaître que l’étranger qui marchait avec eux était le Jésus qu’il déplorait.

Aujourd’hui rien n’est plus sûr que le doute (Gilles Vigneault). C’est dans la pénombre que la lumière est belle (Fred Pellerin). Je crois Seigneur, viens au secours de mon incrédulité (Mc 9.24). Le scepticisme est partout. La seule certitude, c’est qu’il n’y a pas de certitude. Chacun a son idée. Mais le doute n’est pas l’incrédulité. Douter, c’est se poser des questions pour mieux comprendre. L’incrédulité, c’est décider de ne pas accepter ce qu’on nous dit, de ne pas croire ce qu’on nous rapporte.    

Ce qui me frappe dans cet évangile, c’est que Jésus ne reproche pas à Thomas de douter. Il renverse son regard et Thomas tressaille de joie, est touché à l’intérieur, ressent que quelque chose bouge en lui. Jésus a ouvert son cœur enfermé dans le doute. L’attitude de Thomas nous montre que notre première réaction devant Pâques est de ne pas ressusciter. Thomas a refusé l’annonce de la résurrection. Mais Jésus profite de son questionnement pour le faire progresser, pour le faire cheminer dans sa propre foi. Il finira par déclarer mon Seigneur et mon Dieu.

Thomas découvre Dieu par étape, lentement. Ça prend du temps pour connaître Jésus qui a reproché à Philippe, tu ne me connais pas, Philippe. Thomas nous dit une chose importante : il ne faut pas se satisfaire de ce que nous savons de Jésus. Il n’est pas celui qui nous pensons qu’il est. C’est en le cherchant qu’on le trouve et c’est en le trouvant qu’on le cherche (Augustin). Dieu se trouve en tâtonnant (Ac 17, 27).

Dans son dernier message de Pâques, le pape François déclare qu’il ne faut pas enfermer Dieu dans une belle histoire à raconter, de ne pas en faire un héros du passé à visiter dans les musées, mais de le chercher dans notre vie, sur le visage des autres et non dans le tombeau[1]. À comprendre : il ne faut pas se fatiguer de chercher Dieu.

Dans une phrase d’une densité incroyable, saint Jean nous le dit : nous sommes faits pour voir Dieu, et le voyant tel qu’il est, lui devenir semblables (1 Jn 3, 2). Nous yeux ont la capacité de voir Dieu. Quelle destinée extraordinaire ! La lecture tantôt nous indiquait qu’une force sortait de Pierre, que son ombre guérissait un grand nombre.  

Personnellement, c’est la pape François qui m’a aidé à ne pas faire mourir Dieu en moi (Etty Hillesum). Il fut pour moi la figure de ce qu’est un vrai chrétien. Il a mené une vie à l’envers, a vécu toute sa vie, ce qu'il a prêché., s'est donné jusqu’au bout. Il a entendu l’heureuse nouvelle du matin de Pâques. Il a voulu une Église à l’envers en promouvant la proximité avec les gens dehors. Il préférait une Église malade. Il a témoigné clairement d’une manière de vivre qui sort de l’ordinaire, disait déjà la lettre à Diognète.

Chaque apparition du Christ se termine par un envoi : allez annoncer. De toutes les nations faites des disciples. Nous sommes des envoyés. Nous ne sommes pas baptisés pour être sauvés, mais pour devenir des sauveurs (Louis Rétif).