2022-C-Lc 17-5-10- dimanche de la 27e semaine ORDINAIRE- plus ou moins la foi
Année C : dimanche de la 27e semaine ORDINAIRE (Litco27d.22).
Lc 17-5-10- avons-nous plus ou moins la foi
Qu’est-ce qu’on dit ? C’est l’intervention des parents quand un enfant demande ou reçoit quelque chose. Quand j’entends augmente en nous la foi (Lc 17, 5-10), il n’y a pas le moindre s’il te plaît. Le texte ne précise pas s’il s’agit d’une demande ou d’un ordre parce que la foi n’est pas une histoire de plus ou moins, d’augmentation ou de diminution, reddition de compte. Dieu ne sait pas compter.
Les apôtres confondent plus et mieux. Le cercle rapproché ne comprend rien, hier comme aujourd’hui ! Il ne s’agit pas de croire plus, mais de croire mieux. La foi n’est pas affaire d’accumulation. Elle n’est pas une affaire de grosseur ou de petitesse comme une graine de moutarde.
Croire mieux signifie souvent croire moins plutôt que croire plus. Regardons-nous. Nous croyons moins qu’avant dans le sens que nous avons éliminé bien des choses à croire : les premiers vendredis du mois ; la messe pour ne pas aller en enfer ; se confesser juste avant de communion, etc. La liste est longue de choses auxquelles nous ne croyons plus.
En posant à Jésus la question augmente en nous la foi, les apôtres font preuve d’ignorance. Pour eux, la foi c’est faire plus que moins. Jésus n’a pas répondu à la question parce qu’elle confirme l’ignorance des apôtres. C’est pervers de croire de travers. Axer la foi sur ce que nous devons faire, c’est un stratagème pour ne pas écouter Jésus. C’est une preuve que nous ne croyons pas. Nous n’avons pas à croire des trucs impossibles.
On nous a tellement dit et redit qu’on était sur la terre pour ‘’gagner son ciel’’ à coups de bonnes œuvres, de mérites, de sacrifices, de prières, que nous avons du mal à s’entendre dire que cela ne sert à rien. Nous sommes des serviteurs inutiles. Nous n’avons pas besoin de « gagner » son Ciel, il nous est donné gratuitement. Dieu nous aime sans raison, comme vous aimez vos enfants, sans raison, simplement parce qu’ils sont vos enfants.
Une certitude souvent oubliée : on ne croit pas pour être sauvé. On ne pratique pas pour obtenir notre salut. Si nous avions la moindre raison de croire, ce ne serait pas la foi. Ce n’est pas ce que je sais sur la foi qui me sauve. C’est la foi elle-même. La foi pure sans mérite de ma part. C’est Dieu seul qui sauve, qui nous offre d’entrer dans son Ciel, et non ce que nous faisons au nom de la foi. C’est la grâce de Dieu qui nous sauve et non ce que nous faisons pour lui. Nous n’avons comme seule offrande que l’accueil de ton amour (hymne liturgique).
Nous avons la tentation perpétuelle de nous ’’faire valoir’’ aux yeux de Dieu, comme le Pharisien de la parabole. Nous voudrions que Dieu ait de bonnes raisons de nous aimer. Il ne s’agit pas pour autant de se croiser les bras sans rien faire. Dieu a besoin de nous pour planter l’amour dans l’océan du monde. Mais nous ne devons pas le faire pour ‘’être sauvés’’ mais parce que nous sommes déjà sauvés.
Comprenez bien. Il ne s’agit aucunement de ne pas agir du tout. Les œuvres sans la foi ne valent rien et la foi sans les œuvres non plus. C’est la parole de Dieu qui sauve.
À votre contemplation, une prière. Je Te remercie Seigneur de m’aimer gratuitement, sans que je l’aie mérité. Merci de me faire réaliser que ton amour pour moi ne dépend pas de mon amour pour toi. Merci de ne pas attendre que je mérite d’être aimé par toi, car j’attendrais longtemps.
Je te rends grâce d’être un serviteur inutile : car ainsi, tu peux m’aimer infiniment. AMEN.