2016-C-Lc 6, 43-49 - samedi 23e semaine ordinaire- avance en profondeur
Année C: samedi de la 23e semaine ordinaire (litco23s.16)
Luc 6, 43-49 ; 1 Co 10, 14-22 : avance en profondeur
Ma réflexion pourrait vous étonner ce matin. Cette page de Luc est une véritable page publicitaire. Jésus se permet de se publiciser. Il se permet de publiciser une route qui offre un paysage plantureux jusqu'à nous faire désirer goûter à un vin exquis. Bref, cette page publicitaire fait la promotion d'un chemin pour vivre en santé.
Cette page fait miroiter un certificat santé inaltérable qu'aucune tempête ou intempérie ne peuvent détruire. Le chemin proposé est érigé sur quelque chose de solide et offre des fruits juteux. Ni l'érosion du sol, ni une abondante pluie ne viendront rendre ce chemin impraticable. Inutilisable. Il est une valeur sûre, bâti sur une pierre angulaire de grande valeur.
Jésus nous offre un chemin sur lequel il a marché. Aucune intempérie n'a fissuré sa vie. Aucun nid de poule n'a ralenti sa marche. À étudier de près sa vie, nous découvrons qu'elle cache un précieux trésor, celui d'une vie vécue dans un tel état de beauté, de béatitude qu'il a pu supporter n'importe quoi. N'importe quelles intempéries. N'importe quelle trahison.
Le chemin que Jésus publicise permet de s'arrêter même un jour de sabbat (Lc 6, 15) pour y dérober un juteux fruit. Sur ce chemin se dégage l'odeur des figues qui nous étourdit. Ce chemin élève nos regards jusqu'à la beauté de celui qui le premier l'a emprunté. Ce chemin nous assure d'une randonnée victorieuse même si de temps à autre nous perdons pied parce que notre marche est distraite par un petit troupeau d'appétits d'imperfection (Thérèse Benedicte de la Croix).
Il ne s'agit pas seulement d'écouter et d'écouter à l'infini cette invitation à marcher sur une route à 100% sécu-ritaire. La parole de Dieu n'est jamais une parole vide de sens dite par le premier venu. Il ne s'agit pas d'acheter du rêve, de l'éphémère. Cette page de Luc, page publicitaire d'un chemin solide comme du roc, profile un voyage à mettre en pratique. Ce qui est premier dans la vie, c'est de bâtir sur du solide. Quiconque écoute mes paroles ressemble à celui qui a construit une maison et en a posé les fondations sur le roc (Lc 6, 48). Un psaume (127,1) clame : si le Seigneur ne bâtit pas la maison, vaine est la tâche des maçons.
Quand ce roc est quelqu'un qui a lui-même résisté à toutes les tempêtes, cela facilite notre choix.
Quand ce roc a la réputation de ne jamais imposer aux autres un fardeau qu'il n'a pas d'abord porté, cela atteste que nous comptons beaucoup à ses yeux et qu'il nous aime ( cf. Is 43, 4).
Quand ce roc est, comme l'exprime Saint Paul, est l'AMEN mandaté par Dieu à veiller sur nous, à marcher avec vous, près de nous pour nous relever quand nous tombons, cela nous motive à lui exprimer à notre tour notre AMEN à prendre sa route.
Quand l'idéal de ce roc n'est pas de nous couper du monde extérieur en nous enfermant dans une forteresse imprenable derrière des murs des plus isolants et protecteurs parce que la seule chose qui compte c'est la solidité de la fondation, ça devient intéressant d'en prendre la route. L'évangile ne nous dit rien de l'épaisseur des murs parce que ce n'est pas d'eux que vient la solidité de la maison.
Quand surtout ce roc a un cœur compatissant jusqu'à donner sa vie pour nous, jusqu'à nous faire communier à la coupe de bénédiction malgré nos soifs de boire en même temps à la coupe des démons (1 Co 10, 21), comme l'exprime Paul, nous ne pouvons que déclarer ceci: Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle (Jn 6, 68).
Que Dieu, comme l'exprime l'oraison d'accueil, mette [dans] nos cœurs un unique désir: qu'au milieu des changements de monde [que] nos cœurs s'établissent là où fermement se trouvent les vraies joies. AMEN.