2012- C: Frère André -D'où es-tu Jésus ?- Jn 1, 11-18 :
Année C: Lundi Temps de Noël (litcn07l.12)
Jn 1, 11-18 : D'où es-tu Jésus ?
D'où es-tu Jésus ? C'est par cette question que s'ouvre le livre sur l'enfance de Jésus que vient de publier Benoît XVI. Et Jean, l'évangéliste, dans un langage grandiose (p. 23), non seulement nous précise d'où vient Jésus mais répond, en ouverture de son évangile, à une autre question : qui es-tu Jésus ? La chair de Jésus, son existence humaine est la tente de la rencontre (p. 23). Le Verbe s'est fait chair, il a campé parmi nous... (Jn 1, 14); à ceux qui l'ont accueilli, il a donné de devenir enfants de Dieu (v.12). C'est à la fois renversant et redoutable.
Dieu, le Logos, la Parole créatrice qui est à l’origine du monde, s’est incarné en Jésus et a montré le véritable visage de Dieu. En Jésus, s’accomplit toute promesse, en lui, culmine l’histoire de Dieu avec l’humanité (catéchèse du 12 décembre 2012). En lui apparaît la vraie libération de l'humanité qui contraste avec cette libération plus ambigüe de ceux qui veulent nous libérer de nos biens, de notre autonomie, voire de notre liberté. Ô humain, ne va pas oublier ces choses que Dieu a faites au milieu de nous (Dt 4, 9) ! La vie, le Verbe, nous est donnée pour naître à une nouvelle façon d'être une personne humaine (p. 22).
La merveille des merveilles, la bonté des bontés, c'est que l'un des nôtres, né d'une femme et qui fut un enfant, peut sans usurpation ni mensonge se donner un nom divin (Charles Gay, in Cancres, 2012 p. 30). Un nom de gloire. Un nom verbe. Si nous étions fils d'un quelqu'un de célèbre, nous ne cacherions pas notre identité. Or, nous sommes nés du Verbe, fils du Verbe; pourquoi craindre de dissimuler une telle identité ? Une telle noblesse ?
Comme l'exprime admirablement bien saint Irénée, le Verbe de Dieu s'est fait fils de l'homme pour habituer l'homme à recevoir Dieu et pour habituer Dieu à habiter en nous. Passionnant et exigeant que d'entendre cela. Une terre chrétienne comme la nôtre déborde d'églises, mais cela ne convertit personne. C'est la recon-naissance du Verbe fait chair qui a habité parmi nous qui évangélise et ouvre à la foi. C'est quand ce nom du Verbe est sanctifié en nous, que ton nom soit sanctifié, quand ce nom nous sanctifie que se bâtit son règne. Qu'arrive son règne. Que ton règne vienne. Le Verbe est dans sa personne le royaume annoncé que nous désirons tant.
En reconnaissant dans le Verbe le fils du Père, nous prenons en charge, nous assumons cette énorme responsabilité d'autoriser Dieu d'accomplir, par nous, l'engendrement d'une terre neuve, d'une manière de vivre harmonieuse entre nous. C'est le scoop le plus médiatisé de tous les temps.
Saintetés, comme le disait un maître incomparable de la lecture de la Bible, Origène : à quoi me sert que le Verbe soit venu dans le monde, s’il ne vient pas en moi ? À quoi me sert que les Hébreux se soient arrachés à la servitude de l’Égypte, si je ne peux pas être moi-même libéré de l’Égypte de ma servitude ? À quoi me sert de lire que Jésus ait fait marcher des paralytiques, si je reste moi-même, devant cette page, engourdi et ankylosé, si tout mon être demeure immobile et ne bondit pas avec allégresse de la civière de mes léthargies ?
Cette naissance de Dieu en nous, cette naissance de nous à Dieu, se réalise chaque fois que nous faisons bien ce que nous avons à faire. Rien d'exceptionnel, aucune illumination mystique, seulement bien faire ce que nous avons à faire. Partagez avec ceux qui sont dans le besoin (Lc 3, 10-14). Prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez ne sera pas stérile (1 Cor 15, 58). Ce n’est pas tant ce que nous faisons qui compte mais ce que nous sommes pour les autres, pour Dieu.
À votre contemplation: ce prologue de saint Jean est un acte de naissance de Dieu en nous et de nous à Dieu. Quand nous nous ouvrons à cette parole-verbe quelque chose de sa beauté naît en nous. Se produit une nativité de sens, un commencement d'une nouvelle aurore, un petit Noël qui n'en est pas moins un vrai Noël, un vrai acte confirmant notre naissance en Dieu. AMEN.
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