2009 - C- Mtt 4, 18-22 saint André apôtre
Année C : Lundi 1e semaine avent
Mtt 4, 18-22 saint André apôtre
Jésus « vient » nous rappelle la liturgie de ce temps d’Avent. Mais que vient-il nous offrir ? Pourquoi vient-il jusqu’à nous ? L’Évangile de cette fête de Saint André nous donne une réponse magnifique : Jésus vient nous appeler. Il vient nous inviter à cheminer avec Lui. Il vient nous redonner notre beauté originelle, nous réintroduire dans l’Éden perdu.
Jésus, né de Dieu, ombre du Père, au bord du lac de Galilée, va à la rencontre de Pierre et d’André, de Jean et de Jacques en jetant – et c’est la beauté de ce passage de Matthieu – le filet de sa Parole à des hommes qui jetaient leurs filets. Celui qui est Chemin, a pris notre chemin pour venir jusqu’à nous. Sans prévenir – c’est l’une des belles surprises de Dieu- il appelle : Venez derrière moi. Un appel-enfantement…à une autre manière de vivre.
Une réponse rapide qui ne s’appuie sur aucune promesse de sécurité financière, qui ne se fonde sur aucun miracle - Jésus débute sa vie publique-. Réponse qui correspond à une attente profonde qui dormait en eux. Toute sa vie, Jésus n’a fait que réveiller nos désirs de sa Présence.
Saint Grégoire le Grand a cette belle réflexion: en suivant le Seigneur, ils ont abandonné tout ce qu’ils auraient pu désirer en ne le suivant pas. Il ajoute le Royaume de Dieu te coûte ni plus ni moins que ce que tu possèdes.
Quelle belle manière de comprendre ce temps de l’Avent. Nous sommes appelés à entrer dans cette belle aventure d’accueillir ce Dieu qui vient en payant ni plus ni moins que ce que nous possédons. Pour naître à Dieu – c’est à Noël – payer de ce que nous sommes.
L’appel qui a bouleversé Pierre et André leur coûta l’abandon de leurs filets et de leur barque. La joie de voir Jésus aller chez lui, coûta à Zachée la moitié de ses biens pour rembourser au quadruple ce qu’il avait pris injustement (Lc 19,8). À la veuve, il lui en coûta les deux piécettes qu’elle possédait (Lc 21,2) et un autre pour entrer dans le royaume, un verre d’eau fraîche (Mt 10,42). Oui, le Royaume de Dieu nous coûte ni plus ni moins que ce nous possédons. Jésus à tout quitter pour venir vers nous. Et nous hésiterions-nous à tout quitter pour aller vers Lui ?
Pierre et André laissent leurs filets : instrument de travail pour un pêcheur. Quels sont les filets que nous avons à lâcher pour naître à Dieu ? Pour que sa naissance soit notre naissance en Lui? Filets de préoccupation trop grande qui nous tiennent emprisonnés dans les mailles des choses d’en bas? Filets que nous jetons sur notre entourage pour le maîtriser ? Le filet que Jésus nous tend, dont il nous veut expert à sa suite en allant par toute la terre porter le message(Ps), est de rassembler les enfants de Dieu dispersés. Saint Paul vient de nous le dire : comment notre monde peut-il célébrer ce Dieu qui vient si personne ne lui tend le filet nourrissant de l’Évangile ? Comme il est beau en ouvrant ce temps de l’Avent, de voir aujourd’hui comme hier courir les messages de la Bonne nouvelle.
À la suite d’André, des premiers évangélisateurs de notre Église naissante, de tous ces témoins de l’Évangile qui marquent la vie de notre Église d’ici, nous sommes invités à entrer à notre tour dans cette aventure toujours inédite d’annoncer par nos vies : insensés, aujourd’hui on te redemandera ta vie. Le Seigneur nous envoie annoncer qu’Il vient nous réintroduire dans un Éden de rêve.
Que l’appel de Jésus qui nous regarde, nous voit comme il a vu André sur la route nous stimule à répondre généreusement afin que quoi que nous disions et quoi que nous fassions, ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus-Christ, en offrant par lui notre action de grâce à Dieu le Père (Col 3,17).