2025-C- dimanche de la 21e semaine ORDINAIRE (litco21d.25)
Lc 13, 22-30 : faire mieux
Il y a partout des chrétiens. Mais ce qui est important, c’est de prendre au sérieux notre vocation de chrétien. Se déclarer chrétiens ne suffit pas. Ça peut devenir une « étiquette ». Ce n’est pas ajouter un titre, un diplôme à notre CV qui nous donnera plus de bonheur. Le vrai chrétien, non le chrétien du dimanche, est celui qui cherche à faire mieux, à s’améliorer.
Jésus propose au jeune homme riche (Mt 19, 16-22) qui lui exprime sa joie d’accomplir la loi de faire mieux. Il lui demande de se dépasser. Si tu veux. Il demande à ses apôtres étonnés de passer par le trou d’aiguille s’ils veulent entrer dans le Royaume des Cieux (Mt 19,23). Mais comment est-ce pos-sible leur demande-t-il ?
Paul, l’apôtre, se présente comme plein de zèle, comme un juif observant à la perfection la loi. Sur la route de Damas, Jésus lui propose de faire mieux. Et ce mieux, Paul l’écrira plus tard aux Galates (2,16). Ce n'est pas en observant la Loi que l'homme devient juste devant Dieu. Ce n’est pas le respect d’une loi qui nous sauve. Je ne vous connais pas, même si nous avons mangé et bu en ta présence. Éloignez-vous de moi.
La loi nous dit ce qu’il faut faire. Jésus propose aux chefs religieux, aux gens ordinaires de faire mieux. C’est ça la bonne nouvelle. Il n’est pas suffisant de savoir que nous pouvons faire mieux. Il s’agit de se décider à faire mieux. C’est la porte étroite dont parle l’Évangile. C’est le chemin qui fait passer les riches comme les pauvres par le trou d’une aiguille.
Ce qui est essentiel, pas seulement utile ou nécessaire, est de prendre au sérieux notre vocation de bien vivre notre baptême, de faire mieux chaque jour. Le chrétien n’est pas celui qui attend les bras croisés le salut. Quand le Seigneur aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons, il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils (He 12, 6).
Dieu, dit Charles de Foucault, n’a pas attaché le salut à la science, à l’intelligence, à la richesse, à une longue expérience, à des dons rares et que tous n’ont pas reçus, non. Il appelle à faire mieux. C’est tout ce qu’il faut pour gagner le ciel. C’est la condition pour être avec lui dans le royaume, pour passer par la porte étroite ou le trou du chameau.
Jésus laisse une seule loi, nous donne un seul commandement : faire mieux. Tu aimeras mieux. Cela s’adresse aux chrétiens comme aux incroyants, aux malades comme aux gens en santé, aux jeunes comme aux personnes âgées. C’est le mode d’emploi qui ouvre sur une vie de bonheur, celle de parta-ger son Royaume. Attention, la route pour faire mieux n’est jamais une ligne droite.
Le problème avec cet appel à faire mieux est que nous avons beaucoup d’attachements. Nous sommes un peu comme une montgolfière : pour qu’elle puisse s’envoler vers le ciel, il faut que toutes les fixa-tions soient défaites. Nous préférons vivre sur des acquis plutôt que de faire mieux chaque jour.
L’appel de Jésus à entrer par la porte étroite n’a rien à voir avec un rigorisme rigide et stérile. Elle suggère de passer d’une manière de vivre tournée vers soi-même à une manière de vivre pour amé-liorer et grandir en harmonie entre nous.
Entendons Jésus nous dire et c’est réconfortant d’entendre cela, parce que tu as été fidèle en peu de choses (à seulement bien vivre) entre dans la joie de ton maître (Mt 25,21).
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