2025-C-Jn 14, 15-16 ; 23-26- Pentecôte- non parfaits mais crédibles
2025-C- Pentecôte
Jn 14, 15-16 ; 23-26 non parfaits, mais crédibles.
Nous avons commencé le temps du carême par de la cendre déposée sur nos têtes. Nous terminons ce grand dimanche par de la cendre brûlante déposée dans nos cœurs. Impossible de prendre la place de Jésus. Impossible aussi de recevoir l’Esprit de Jésus sans vivre une expérience de beauté, sans mener une vie de beauté. L’Esprit saint vous a établis responsables (Ac 20, 28). Nous ne sommes pas des maîtres possédant un diplôme officiel, nous sommes des responsables. Dieu est en nous, il est plus que nous, il n’agit pas sans nous.
Nous ne sommes pas parfaits, mais nous devons être crédibles. Crédible non pas individuellement, crédible comme peuple de Dieu pour donner à voir la beauté d’un monde où fleurit la solidarité, l’entraide et où aucun n’est laissé sans soin le long de la route. Crédible en rayonnant notre joie d’aller dans le monde entier et annoncer l'Évangile à toute créature (Mc 16,15). Ce n’était pas facile pour les apôtres de tout quitter pour se retrouver sur des terres hostiles. Ce ne l’est pas pour nous à l’heure où Dieu semble tellement second dans la vie des gens.
L’amour du Christ nous saisit pour bâtir des ponts et non de les détruire, pour semer des graines de joie qui transforment et ressuscitent des vies, pour vivre l’heure de Dieu, l’heure de la fraternité entre nous.
Ce qui nous fait le plus souffrir, c'est, je crois, la mésentente, l'incapacité d'entrer dans une relation vraie, ou de rétablir une relation authentique avec nos semblables, nos proches parfois. Nous sommes des êtres de relation. La mésentente, l'incompréhension, l'incapacité de dire et de s'entendre nous blessent. En vivant de bonnes relations avec tout le monde, nous faisons l’expérience de l’Esprit de Jésus. Lui, il parlait à tout le monde, même ses opposants.
L’Esprit de Jésus nous pousse à créer des liens. C’est le sens des langues de feu qui permettent d’entrer en relation avec différentes langues, différentes cultures, différentes religions. On parle des langues de feu qui inondent les cœurs.
En Italie, pour souligner cette fête, on parle de pétales de rose qui, poussées par le vent, vont dans toutes les directions. Dans d’autres régions du monde, on parle de cette fête comme une pluie de gouttes d’eau. Sans eau, il n’y a pas de végétation. Elle tombe sur toutes les terres, sèches ou cultivables. L’eau que je donnerai deviendra source de vie (Jn 4, 14).
Langues de feu, pétales de rose, gouttes de pluie, trois images pour nous exprimer que la Pentecôte met en mouvement, redynamise des personnes, enclenche la recherche d’un Esprit nouveau en nous et entre nous. Un Père de l’Église, Basile le Grand au 1Ve siècle, comparait la Pentecôte à l'eau dans un potager. Elle féconde et fait croître toutes les plantes du jardin : les carottes, les oignons, les courges, le thym, les lys et les rosiers, etc. Mais tous ces légumes et ces fleurs croissent selon leur espèce.
Notre part est de semer l’esprit de Jésus. Nous ne savons pas comment, les gouttes d’eau, les pétales de rose ou les langues de feu portent du fruit. Mais quand nous ressentons le besoin d’aider les autres, ceux qui sont différents, nous continuons à raconter la beauté que l’Esprit de Jésus fait surgir dans notre monde déchiré par la haine et les rivalités.
Notre part : prendre soin de Jésus. Que sa manière de vivre soit la nôtre. Que l’Esprit de Dieu soit en nous et qu’il soit notre vie. AMEN