Vous êtes ici

La miséricorde: mise à jour!

Date: 
Mardi, 26 avril, 2016 - 13:30
 

 

[Ian André - 25 avril 2016]    Le samedi 23 avril dernier, au Centre diocésain de Valleyfield, a eu lieu une journée de ressourcement portant sur le thème de la miséricorde. Elle a été animée par Mgr Pierre Murray, prêtre au diocèse de Montréal, professeur de philosophie, et directeur général de Communications de Société.

 

Nous étions environ une vingtaine de personnes à prendre part à cet événement. De toute évidence, les personnes présentes se connaissaient bien de près ou de loin et l’accueil était chaleureux. Il n’y avait pas d’hésitation à aller vers les autres et converser. J’ai senti un désir commun pour une bonne unité. De plus, leur participation était unanime : les gens posaient des questions et répondaient à celles qui leur étaient posées, ils donnaient leur avis sur tel ou tel sujet, commentaient avec enthousiasme… bref, l’intérêt pour cet atelier était bien réel. L’ambiance était détendue et conviviale, tous avaient pour but d’apprendre et d’enrichir leur foi, un but pris au sérieux.

 

 

Mgr Murray m'a semblé un choix judicieux pour accomplir cette tâche. Son expérience en tant que professeur, et dans le domaine des communications, était très apparente. C’est un homme charismatique qui a soin de rendre ses enseignements accessibles au public. Il ne se contente pas de faire ce qu’on appelle du «bourrage de crâne», il tente de faire réfléchir les gens et de les guider. Il utilise beaucoup d’images et de métaphores faciles à visualiser et à comprendre. C’est aussi quelqu’un d’expressif : il met de la vie dans ses propos, sait se rendre intéressant et utiliser l’humour pour détendre l’atmosphère. Les participants l’ont beaucoup apprécié.

 

La première partie de la journée de ressourcement était un exercice afin de voir comment le groupe pouvait répondre à la question «Qu’est-ce que la miséricorde?» sans utiliser ce mot. Nous avons été divisés en petits groupes de discussion, puis Mgr Murray a écrit nos suggestions au tableau en trois colonnes. Mgr Murray explique que les gens associent typiquement la miséricorde au pardon –ce qui n’est pas faux, mais reste une définition incomplète. La miséricorde, nous a-t-il dit, c’est un acte plus grand que cela qui va bien au-delà du pardon. La miséricorde, si on veut coucher le mot en termes simples, c’est être avec l’autre. C’est-à-dire, s’investir dans la misère de l’autre, dans ses joies, mais aussi ses peines. Reconnaître que le bonheur est fragile et qu’il est peu plausible de le conserver par soi-même. Le pardon veut qu’une faute ait d’abord été commise, mais nous n’avons nul besoin d’avoir de fautes à pardonner pour nous montrer miséricordieux. Aller vers l’autre, constater ses besoins et y répondre, dans un acte de bienveillance inconditionnelle, voilà ce qu’est être miséricordieux au quotidien.

 

Durant la seconde partie de l’atelier, Mgr Murray nous a fait la lecture de passages de saint Paul. Il nous a expliqué que l’homme naît dans un état de désobéissance face à Dieu. Ce mot, souvent mal compris dans le contexte biblique, ne signifie pas désobéir à des consignes, mais plutôt être laissé à soi-même. Être imparfait, ignorant, perdu. C’est une des caractéristiques liées à notre liberté, notre libre arbitre. Nous en avons besoin, de ce libre arbitre, pour que notre amour et notre dignité soient authentiques et non préfabriqués. Seulement, puisque cette liberté implique que nous soyons des êtres inachevés, nous avons besoin de chercher la miséricorde, en Dieu et en nous-même, pour finalement devenir complets.

 

La miséricorde est au cœur même de Dieu. C’est là sa qualité la plus fondamentale. Il a envoyé son Fils parmi les humains pour faire l’expérience de notre souffrance, la partager, la soulager, et enfin s’offrir comme sacrifice dans un geste ultime d’amour et de miséricorde. Dieu, Mgr Murray nous a dit, s’est consacré à nous élever. Il a mis son cœur dans l’humanité pour la sauver. Il lui est impossible d’être indifférent. Et comme Il a créé les hommes à son image, comme Il est le modèle parfait à suivre pour l’humanité, la miséricorde fait aussi partie de nous. Elle est une clé pour trouver la voie vers Dieu. Une essentialité. En gardant le don de vie pour nous-mêmes -je paraphrase ici Mgr Murray- nous devenons une mer morte : un lieu où la vie et le progrès ne s’épanouissent pas.

 

C'était, grosso modo, le message à retenir de cette journée de ressourcement. À la suite de l’atelier, nous avons été conviés à la cathédrale où les gens ont pu passer la Porte de la miséricorde et méditer sur leurs nouveaux apprentissages. Deux prêtres étaient également disponibles pour donner le sacrement du pardon, dont Mgr Murray, après quoi une messe a été célébrée par ce dernier portant toujours sur le thème de la miséricorde. Dans son sermon, il a insisté que Dieu aime et agit maintenant tout autant qu’hier et aujourd’hui. C’est cet amour, et celui dont nous devons faire preuve, qui nous relie à Lui.

 

Somme toute, les participants à cette journée de ressourcement l'ont adorée. Ce genre d’atelier est un bon moyen de stimuler la réflexion et d’éviter de tomber dans l’apathie ou du moins, des automatismes. Il est nécessaire de remettre ses comportements en question de temps à autre, de faire le point sur notre vie. Les participants doivent garder vis-à-vis de leur foi un «esprit de conversation» pour la renforcer, lui donner plus de sens, et enfin la laisser agir à travers leurs actions. Il en va de même de la miséricorde, laquelle ne doit pas tomber en état de désuétude.