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Petite histoire

Extrait de Salaberry-de-Valleyfield - 1842 à 1972

Auteur: Mgr J.D. St-Aubin, p.d., ptre

 

Bref aperçu de la région

 

Pour nous faire une idée de la région de ce temps-là  (vers 1700, nous allons gravir le Mont-Royal, et de là-haut, on s’imaginera une plaine immense couverte d’une épaisse forêt, fermée vers le sud par une chaîne de montagnes bleuâtres, se prolongeant vers l’Ouest et vers le nord jusqu’Aux lointaines Laurentides.

 

Cette vaste plaine apparaissait comme le lit d’une mer intérieure desséchée. Le fleuve et se tributaires, ses deux grands lacs : St-François et St-Louis, paraissent comme les dernières flaques de la mer en voie de dessèchement.

 

Que de changement dans l’espace de 431 ans! Encore il ya 150 ans, toute la plaine de la rive sud avait à peu près gardé son aspect sauvage. Valleyfield n’existait pas sous la domination française, avant la venue de Blancs, et plusieurs se demandent même s’il y eut des sauvages ici.

 

C’était une forêt dense qui couvrait le pays. Il devait y avoir beaucoup de gibier et la pêche y était abondante. Il est probable que quelques pirogues indiennes y ont été attirées. Mais les sauvages cherchaient plutôt les endroits où il y avait chasse et pêche. Il y avait ici les deux, mais la pêche devait être périlleuse, vu les marécages du temps. Au temps de Champlain et de Cartier, les sauvages ne sont pas venus, mais probablement à une époque beaucoup plus reculée.

 

On a découvert, à l’Ile des sœurs, près de Châteauguay, de nombreuses éminences de pierre et de terre qui recouvrent de vastes ossuaires remplis de squelettes humains. L’original M. Mainville, ancien aumônier des Sœurs Grises, avait inventé un mot pour ces monuments… il disait qu’ils avaient été « manufaits ». De là, plusieurs hypothèses : il a dû y avoir, à cet endroit, des peuples primitifs appelés « Mount builders » c’est-à-dire constructeurs de monticules, donnant cette forme à leurs cimetières. On a trouvé des têtes de flèches faites de pierre, des tomahawks et des ustensiles de terre cuite près du Saint-Laurent et de la rivière Châteauguay. Mais jamais on n’a trouvé d’objets en fer, établissant que ces gens étaient très primitifs et antérieurs aux Hurons et aux Iroquois.

 

Aux premiers temps de la colonie, on ne sait que peu de choses sur le passage des Blancs sur notre fleuve. Champlain, toutefois, naviguant sur le St-Laurent, se serait arrêté, un jour, à St-Anicet, près de la Rivière-à-la-Guerre. Il fit haler ses canots et alluma un feu de camp.

 

Entre Beauharnois et Valleyfield, il y eut de bonne heure un sentier de guerre, bien connu des sauvages et peut-être aussi des corps expéditionnaires français, il fallait faire du portage pour éviter les rapides, mais la route la plus naturelle vers les grands lacs était la rive nord.

 

 

 

 

II – Seigneurie de Châteauguay

 

C’est en 1673 que la région de Salaberry-de-Valleyfield apparaît au domaine de la civilisation. En effet, le 29 septembre 1673, sous l’administration de M. de Frontenac, le roi concède la Seigneurie de Châteauguay au Sieur Charles LeMoyne de Longueuil dont l’un des fils porte le nom de Châteauguay.

 

Située sur le lac St-Louis, à vingt milles de Ville-Marie, la seigneurie a deux lieues de largeur et trois de profondeur. En 1766, elle fut vendue à la famille Rabutel-de-Lanoine, et le 8 juin 1875, elle devint la propriété de Mme D’Youville, fondatrice des Sœurs Grises, dites de Montréal. Ces dernières sont demeurées les propriétaires pendant de nombreuses années, alors que le gouvernement provincial du Québec a racheté, vers 1937, les redevances de censitaires.  

 

Cette seigneurie avait pris place presqu’un demi-siècle avant sa voisine.

 

III – Seigneurie de Beauharnois

 

Nous approchons de notre ville, mais il faudra encore plus d’un siècle avant de la voir naître.

 

Vers 1729, le roi Louis XV concède la Seigneurie de Beauharnois au sieur Chs. Marquis de Beauharnois, gouverneur de la Nouvelle-France de 1726 à 1747, et au sieur Claude de Beauharnois de Beaumont, son frère.

 

Cette concession a six lieues de profondeur et six de largeur.

 

On y voit une première concession le 12 avril 1729, et une deuxième, le 14 juin 1750. Pourquoi ces deux concessions du même terrain aux mêmes possesseurs ? On semble y voir une pression, car le roi voulait y faire un grand établissement. Pourtant, bien des années se passeront avant que les défricheurs n’attaquent les forêts.

 

Ce n’est qu’à la fin du 18e siècle que les colons viendront s’emparer du sol. Jusque là, les seigneurs ne possédaient que fiefs, habités par ours et les orignaux.

 

La colonisation fut tardive, car les circonstances n’y étaient pas favorables. Étant à la veille de la Guerre de Sept Ans, en 1750, la Nouvelle-France était épuisée et les gens ne tenaient pas à s’établir loin l’un de l’autre.

 

Les « forts » étaient plutôt rares sur la rive nord, ce qui constituait les étapes de la colonisation, à la fin du 18e siècle. On constate que le défrichement n’avait pas dépassé la Pointe des Cèdres, sur la rive nord, et Châteauguay, sur la rive sud.

 

En plus, une partie de notre territoire avait mauvaise réputation : on l’à estimée longtemps comme non colonisable. Les habitants superstitieux considéraient cette région comme mystérieuse, terre des loups-garous, des feux-follets et des enlisements légendaires.

 

Comment ne pas être effrayé devant cette baie, au fond de laquelle se trouve Ste-Barbe, baptisée par les Anglais du nom sinistre de « Hungry Bay » Baie de la Faim.

 

M. Manseau, curé des Cèdres, écrivait à Mgr Plessis, le 16 novembre 1817 : « Votre Grandeur ne sait peut-être pas que la partie sud-ouest de Catherinestown ( aujourd’hui Ste-Cécile ) St-Stanislas et Ste-Barbe, sont un marécage d'une lieue de front sur autant et plus de profondeur qui ne saurait être habitable, et même dans les plus grandes sécheresses, on ne peut y voyager à pied. Le terrain ( aujourd'hui St-Timothée) y est pierreux en très grande partie. La Pointe aux Érables, de 20 arpents environ, ne sera jamais défrichée ». 

 

En fait, il y avait de bonnes terres, mais les seigneurs ne voulaient pas les mettre à la disposition des colons. En 1817, très peu de concessions avaient été faites au-delà du Buisson. On aimait mieux développer de proche en proche et vendre plus cher.

 

Nous lisons encore dans la correspondance de M. Manseau : « Il ne faut être qu’un instant sur les lieux et entendre les plaintes des habitants de ces seigneuries, pour sentir combien la génération présente des ouvriers souffre du refus opiniâtre du Seigneur de Beauharnois de faire de nouvelles concessions, depuis près de 20 ans ».

 

Cette seigneurie, dont les dimensions sont six lieues carrées, n’est habitée que dans sa quatrième partie environ. Il paraît que le vaste terrain n’a jamais été arpenté, ni qu’on n’a pensé à y avoir des chemins. La Seigneurie de Beauharnois, contrairement à celle de Châteauguay, avait passé par plusieurs mains. Cette discontinuité avait rendu impossibles les grandes entreprises de défrichement.

 

Vers 1673, après la conquête du Canada, les Beauharnois vendirent leur domaine à Eustache Gaspard Alain Chartier-de-Lotbinière, fils du marquis de Lotbinière. Trente-deux ans après, ce dernier revendit, comme il l’avait pris, son domaine à Alexandre Ellis, membre d’une puissante maison de commerce de Londres. À la mort de ce dernier, en 1804, la seigneurie passe à Geo. Ellis, son fils, Georges meurt sans enfant, après leur avoir transmis l’héritage à son frère Edouard, qui le transmet à son fils du même nom. Puis, ce qui reste du domaine devint propriété de trois Anglais, dont deux portent les noms de J.A. Smith et Andrew Colville. Enfin, une compagnie à fonds social : « The Montréal Investment Trust » acquiert, vers 1901, les restes de la seigneurie.

 

Donc, jusqu’à 1800, les érablières et les forêts de bouleaux furent moins rares dans la seigneurie que les champs d’Avoine et les champs de blé.

 

 

 

 

 

Première partie

Salaberry-de-Valleyfield de 1842 à 1892

 

1-      Début de Salaberry-de-Valleyfield

 

Monsieur Alexis Ellis, devenu propriétaire de la Seigneurie de Beauharnois, confia à un Monsieur Waller le soin d’en faire le plan. Ce travail fut terminé en 1800. Le domaine seigneurial avait été partagé en douze sections qui reçurent les noms des enfants du propriétaire.

 

Catherinestown : Ste-Cécile de Valleyfield, St Stanislas, une partie de St-Louis et de Ste-Barbe;

 

Helenstown : St-Timothée et une partie de St-Louis;

 

Marystown : une partie de St-Clément, Beauharnois, le Buisson et Melocheville;

 

North Georgetown : bas de St-Louis de Gonzague depuis St-Clément jusqu’au rang du 40, dans St-Louis;

 

South Goergetown : Howick; Ormstown : a gardé son nom : Ormstown;

 

Jamestown : une partie de St-Antoine-Abbé et d’Ormstown;

 

Williamstown : une partie de Ste-Martine, de St-Urbain et de Ste-Clothilde.

 

Edouardstown : une partie de Ste-Clothilde et de St-Chrysostôme;

 

Russelltown : une partie de Ste-Clothilde et de St-Chrysostôme;

 

Annstown : (maintenant ville de Beauharnois ) était le chef-lieu de la seigneurie et la résidence du Seigneur qui habitait le manoir maintenant collège et couvent de Beauharnois.

 

La Seigneurie prit le nom général de Annfield, du nom de Madame Ellis.

D'Après l’acte de vente, M. Ellis devait donner des titres de propriété aux colons. En 1795, il n’y en avait que soixante, et pas un à l'ouest de Valleyfield. Les territoires de St-Stanislas et de Ste-Barbe gardaient leur aspect sauvage. Des indiens et quelques bûcherons osaient s’aventurer à travers ces marécages. Vers 1800, des colons s’établirent à St-Anicet, on y trouvait les noms des Dupuis, Grenier, Delorme, Caza, etc… En 1817, St-Stanislas, Ste-Barbe et une partie de St-Louis et de Ste-Cécile étaient un marécage inhabitable.

 

Il y avait cependant des colons à St-Timothée, à Melocheville, au Buisson et dans la Grande-Île. Ces colons avaient traversé et s’étaient installés sur les plus beaux sites. Le centre restait inculte mais la seigneurie se développait à ses deux extrémités. La paroisse de St-Clément et celle de St-Timothée naissent à peu près en même temps; au commencement du 19e siècle, elles étaient desservies par les curés de Châteauguay et des Cèdres. Une chapelle fut érigée à St-Timothée en 1818 et une autre à Beauharnois en 1819. Le premier curé résident à Beauharnois fut M. Clément, en 1822. St-Timothée aussi reçut son premier curé résident, M. Jos Moll, en 1828. À l’Ouest, dans le canton voisin de Manchester, vinrent s’établir un groupe de Loyalistes émigrés de la république américaine. On leur avait offert trois ans de provisions pour venir prendre des terres dans le canton. On voulait ainsi établir un cordon de protection contre les Canadiens-Français et les Américains. On redoutait de nos compatriotes qu’ils veuillent livrer le Canada aux États-Unis. C’est plutôt le contraire qui se réalisa par la suite. C’était évidemment une politique absurde.

 

 Mais bientôt, les aventuriers acadiens et les canadiens-français vinrent disputer le territoire aux loyalistes et fondèrent la paroisse St-Anicet et les autres paroisses mixtes du sud.

 

À L’endroit où se trouve actuellement Valleyfield, il n’y avait aucun colon si ce n’est un nommé Knight, Hollandais qui se bâtit un petit chantier sur Knight’s Point et un autre Hollandais du nom de Dunn, vis-à-vis de la Grande-Île, tous deux vécurent comme deux ermites. On dit ailleurs que M. Knight était un bon « Irlandais» catholique et que M. Dunn n’était autre qu’un M. Jourdain. On voulait faire croire à la fondation de Valleyfield par des anglophones.

 

Peu à peu, des gens sont venus s’établir sur les bords élevés du fleuve, on dit même, dès 1805 et 1808. Vers ce temps-là, la Grande-île voyait aborder chez-elle tout un contingent de colons français.

 

Un des pionniers fut un M. Chs. Larocque, commerçant de St-Louis. Ce monsieur achetait du bois sur le territoire de St-Louis et aux alentours. Il fit ouvrir le chemin Larocque, ponté avec du « bois-de-travers», pour faire un fond et transporter en grande quantité ce bois au quai de la Grosse Pointe. Là, on faisait des «cageux» dirigés vers Montréal et de là, en Angleterre pour bâtir des bateaux. Les autres pays d’Europe redoutant la marine anglaise refusaient de vendre du bois à l’Angleterre : donc ici, gros trafic. 

 

 

 

Extrait de LA PROMOTION DE NOTRE PATRIMOINE RELIGIEUX,

série écrite par Yvon Julien, voici L'érection du Diocèse de Valleyfield:

 

Tout le territoire qu’occupe présentement notre diocèse faisait autrefois partie du diocèse de Québec, fondé par le Bienheureux Mgr François de Laval (béatifié en 1980). En 1836, on crée le diocèse de Montréal, retranché du diocèse de Québec, incluant donc les paroisses déjà existantes de notre diocèse actuel. Mgr Jean-Jacques Lartigue fut le premier évêque de Montréal.

 

En 1845, au moment où s’achevaient les travaux du canal de Beauharnois, Valleyfield n’existait pas. La paroisse Sainte-Cécile de Valleyfield fut fondée en 1855. La première église fut construite en 1856 et 1857, presqu’au même endroit qu’occupe la cathédrale-basilique actuelle. Elle servit au culte jusqu’en 1882. En cette dernière année, on construisit une autre église, qui devait devenir plus tard cathédrale. L’érection municipale de Salaberry-de-Valleyfield date du  25 février 1874.

 

Le 5 avril 1892, Sa Sainteté Léon XIII érigeait le diocèse de Valleyfield, composé à cette époque de trente-cinq paroisses, sous la juridiction de cinquante-sept prêtres, réparties dans les cinq comtés de Beauharnois, Châteauguay, Huntingdon, Soulanges et Vaudreuil. Mgr Joseph-Ménard Émard fut le titulaire du nouveau diocèse. Le sacre de Mgr Émard eut lieu dans la cathédrale de Valleyfield, le 9 juin 1892, par Mgr Fabre, alors archevêque de Montréal, accompagné de Mgr Antoine Racine, évêque de Sherbrooke, et de Mgr

Louis-Zéphirin Moreau, alors évêque de Saint-Hyacinthe. Ce dernier fut béatifié par le Pape Jean-Paul II, à Rome en 1987.

 

 

 

Photos-souvenir de Valleyfield

 

M. Wayne Clifford collectionne les photos de la région de Valleyfield depuis de nombreuses années et il partage avec nous un diaporama.

Vous aurez plaisir à revisiter le passé!

Si vous avez des photos à partager, vous pouvez le contacter: Bones@rocler.com .

Maintenant, pour visiter le présent, vous êtes invités à voir ce très joli diaporama, une création de Camerafan - http://ma-planete.com/camerafan ; photographies de M. Roger Lepage.

 

 

CANTIQUES D'AUTREFOIS

un site de chansons francophones fort intéressant: http://gauterdo.com/ref/index0.html

 

 

Ad Gloriam Dei

 est un site habillé d'images, de photographies. On y retrouve aussi des «gifs» religieux animés. La plupart sont des «scans»d'anciennes petites images qu'on donnait aux élèves méritants dans les écoles. Bons souvenirs pour les plus sages d'entres vous et peut-être de mauvais aux plus tannants!

 

 

 

Le temps des sucres

Un diaporama consacré au Temps des sucres, avec images des temps anciens et nouveaux. (Auteur inconnu)

 

Le Cercle missionnaire Saint-Clément se raconte

par Yvon Julien

Cercle missionnaire Saint-ClémentLe 5 octobre 1966, le Cercle Missionnaire Saint-Clément de Beauharnois, présidé par madame Béatrice Leduc-Lemieux, était officiellement fondé par les dames du Cercle de Bellerive. Plusieurs dames de la région œuvraient déjà pour le Cercle de Bellerive et à chaque automne, elles offraient leurs pièces artisanales à ce Cercle.

 

Ce n'est qu'en 1965 que la présidente-fondatrice, madame Lemieux, pensa, en collaboration avec les dames de Beauharnois, à fonder leur propre cercle. Le premier conseil du Cercle de Beauharnois était composé de mesdames Leduc-Lemieux, présidente; Aline Leduc, vice-présidente; Marie-Anna Lefebvre, trésorière; Laurette Lemieux, conseillère; Élianne Tisseur, conseillère et Germaine Viau, secrétaire.

 

En cette année de fondation, déjà 20 artisanes s'étaient ajoutées au groupe. N'ayant aucune subvention, chacune apportait du matériel devant servir à la confection de pièces artisanales. Au début du Cercle, madame Laurette Lemieux fit don du premier métier à tisser. Dans la salle de la Fabrique Saint-Clément, aux rencontres hebdomadaires du lundi, les membres actuelles confectionnent ou apportent des travaux d'artisanat, vendus lors de l'exposition qui dure deux jours. Ainsi quelques missionnaires de la paroisse et de la région oeuvrant en pays étrangers reçoivent chaque année un don en argent, grâce à la générosité des membres du Cercle et de la population de Beauharnois et de la région. Depuis le jour de la fondation, plusieurs conseils et artisanes se sont succédé ayant toujours comme objectif l'aide missionnaire en pays étrangers, en faveur de nos ambassadeurs du Christ répandus à travers le monde.

 

En conclusion, nous sommes heureux d'admettre que le bénévolat joue toujours un grand rôle au sein de notre collectivité de Beauharnois.